Artiste professionnel depuis plusieurs années, je suis représenté par la galerie Patricia Dorfmann à Paris. Peintre et enseignant à la Haute Ecole des Arts du Rhin à Strasbourg, mon travail en atelier construit la fertilité de mon travail.

Une enfance divisée entre la France et la Suisse; adolescent de la Guerre Froide, j’ai toujours été fasciné par les frontières physiques et psychologiques du monde. La situation de l’entre-deux est celle de mon confort. « Être sur le fil du rasoir » s’exprime formellement dans ma peinture par l’usage d’une forme de violence et de douceur qui essaie de se marier sans y parvenir pleinement. Axiome vitaliste dans mon œuvre où la synesthésie des corps et des choses est constamment proche de la rupture, dans l’hésitation de faire union ou d’éclater.

Picturalement, ce principe se traduit par la combinaison de mes influences. D’abord fasciné par la noirceur des espagnols, puis par les complexités chromatiques du Quattrocento et des peintures alpines. Depuis deux ans, j'associe à cette combinaison l’humidité de l’école russe en empruntant leur palette chromatique et mimant les motifs de ses maîtres, je pense à Nesterov, Polenov, Répine. Cet acte de copiste-démiurgique produit dans mes peintures des décalages rares et inattendus, proche des ruptures que j’affectionne, et que je vais pouvoir éprouver pleinement lors de mon séjour à Moscou.