Michelle-Marie Letelier est née à Rancagua, au Chili. Elle vit et travaille actuellement à Berlin.

Ses installations multimédias, photographies, vidéos, dessins et sculptures traitent des transformations mises en scène, des soi-disant "ressources naturelles" ;
des recherches interdisciplinaires sur des paysages où l'exploitation et la spéculation ont lieu. Dans son travail, elle mélange différentes époques, régions et sociétés et explore les aspects politico-économiques, historiques et culturels.

Michelle-Marie Letelier a passé ses premières années à Chuquicamata, une région de gisements de cuivre située au cœur du désert d'Atacama, exploitée depuis l'époque préhispanique et annexée par le Chili lors de la guerre du salpêtre (1879-84). C'est là que se trouve la plus grande mine de cuivre à ciel ouvert du monde. Lorsque la ville devait être enterrée en raison de la nouvelle politique minière, Letelier y est retournée pour documenter ce processus - un moment décisif qui a fondé sa pratique.

Depuis qu'elle s'est installée à Berlin en 2007, elle s'est particulièrement intéressée à cinq "ressources" : le charbon, le cuivre, le salpêtre, le vent et, plus récemment, le saumon. Elle s'efforce de créer une œuvre poétique qui reflète leurs propriétés, telles que la conductivité électrique, la cristallisation et l'impact. Dans sa pratique, elle expérimente les processus de transformation chimique et physique qui produisent les œuvres d'art elles-mêmes, ainsi que leur poésie, au-delà de l'industrie extractive et de ses formes de contrôle.

L'œuvre de Michelle-Marie Letelier est fortement marquée par la politique sociale ; à l'heure de la mondialisation non dissimulée, de la pénurie croissante de matières premières et de la crise du modèle néolibéral.